Publication : Régis Boulat, Renaud Meltz (dir.), Jean-Pierre Chevènement. Le dernier des jacobins, Nouveau Monde éditions, 2021

`C’est le privilège des hommes d’État que de recevoir un surnom. Le « Che » est de ceux-là. Même si Jean-Pierre Chevènement n’a jamais accédé à la magistrature suprême, il aura marqué de son empreinte originale la vie politique française pendant plus de quarante ans. Constatant l’écart entre l’importance des fonctions qu’il a occupées et la connaissance réelle de son action et de son influence, Régis Boulat et Renaud Meltz ont sollicité les meilleurs historiens pour appréhender l’itinéraire de cet acteur majeur à partir de sources inédites, dont celles de l’intéressé lui-même.
Les auteurs ont analysé la pensée et l’action d’un homme transcendant la géographie partisane de la Ve République dans une époque de grands bouleversements. De la création du Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (CERES) au cours des années 1960 à sa candidature à l’élection présidentielle de 2002, ils se sont intéressés à ses combats pour la République, la Nation et la gauche, à son projet industrialiste reposant sur un État stratège, à sa volonté de « relever » l’École républicaine. Au niveau international, son expérience de la guerre froide, sa conception de la dissuasion nucléaire française et son analyse de la guerre du Golfe, ses conceptions européennes liées à son rapport à l’Allemagne sont également abordées. Ainsi se dessine le portrait du « dernier des jacobins ».
Régis Boulat est historien, maître de conférences en histoire économique à l’université de Haute- Alsace.
Renault Meltz est historien du politique, professeur des universités, membre senior de l’Institut universitaire de France.
Table des matières
Renaud Meltz et Régis Boulat
Introduction …………………………………………………………. 7
Chronologie …………………………………………………………. 23
I. La République, la Nation, la Gauche
Judith Bonnin
Jean-Pierre Chevènement, le CERES et
le PS mitterrandien : l’exemple des relations
internationales (1971-1981) …………………………………….. 43
Antony Burlaud
La République contre la rigueur ?
Jean-Pierre Chevènement, le CERES
et le « tournant » de 1983 ………………………………………… 68
Thibault Tellier
De la République moderne à la gauche plurielle :
Jean-Pierre Chevènement et le combat
républicain (1983-1997)………………………………………….. 90
Bernard Lachaise
Jean-Pierre Chevènement, le gaullisme
et les gaullistes…………………………………………………………………………….. 111
Gilles Richard
La candidature de Jean-Pierre Chevènement
à la présidentielle de 2002 :
la République au péril de la Nation………………………….. 133
Christophe Prochasson
Pourquoi le CERES ?
Une socialisation politique (1977-1985) …………………… 158
II. Relever l’école républicaine
Julien Cahon
Au ministère de l’Éducation nationale,
« c’est moi qui décide » (1984-1986)………………………… 171
Yann Forestier
Le discours de Jean-Pierre Chevènement
sur l’École ou l’invention d’un « républicanisme »
de gauche… conservateur ………………………………………. 191
Hervé Le Fiblec
Jean-Pierre Chevènement ministre de l’Éducation
nationale : réception syndicale d’une politique
éducative d’apaisement (1984-1986) ……………………….. 209
Bénédicte Girault
Jean-Pierre Chevènement, ministre
de l’Éducation nationale : constructions
mémorielles et écriture de l’histoire …………………………. 227
III. L’État stratège et les territoires
Odile Maeght-Bournay et Pierre Cornu
Jean-Pierre Chevènement et l’innovation
biotechnologique : une stratégie pour
la restructuration du secteur agro-industriel ………………. 255
Régis Boulat
Le ministère de la Recherche et de l’Industrie
(1982-1983) ou l’échec d’un projet industrialiste……….. 275
Pierre Lamard et Laurent Heyberger
Jean-Pierre Chevènement élu du Territoire
de Belfort ou comment relever les défis d’une ville
moyenne à l’heure de la mondialisation ? …………………. 305
Table ronde : l’élu local du Territoire de Belfort
avec Christian Proust, Jean-Marie Bockel
et Baptiste Petitjean, animée par Pierre Lamard …………. 325
IV. La souveraineté nationale, l’Allemagne, l’Europe
Maxime Launay
Une conception gaullo-marxiste
de l’armée française : Jean-Pierre Chevènement
et la défense dans les années 1970 ……………………………. 349
Thomas Maineult
Le CERES, Jean-Pierre Chevènement
et le conflit israélo-arabe (1967-1982) ……………………… 369
Renaud Meltz et Teva Meyer
Jean-Pierre Chevènement et le nucléaire :
la doctrine, l’aggiornamento et l’action ……………………… 389
Robert Belot
De l’usage des références historiques
dans le discours eurocritique : le cas
du « souverainiste » Jean-Pierre Chevènement …………… 423
Mathieu Dubois
Contre un « Saint Empire de la finance » :
Jean-Pierre Chevènement face
au retour de la puissance allemande en Europe ………….. 454